Quelques données démographiques
En 2020, les naissances et les décès évoluent différemment à La Réunion par rapport à la métropole et à certains Drom. Ainsi, les naissances sont stables sur l’île, alors qu’elles diminuent nettement dans l’Hexagone (- 2,3 %). Quant aux décès, leur hausse est contenue à La Réunion (+ 1,8 % par rapport à 2019), alors qu’ils augmentent fortement au niveau national (+ 9,2 %). La hausse des décès sur l’île résulte principalement du vieillissement de la population. La fécondité reste élevée en 2020, et nettement supérieure à celle de la métropole. L’espérance de vie se stabilise pour les hommes comme pour les femmes. Au premier semestre 2021, le nombre de décès augmente de façon notable à La Réunion par rapport à la même période de 2019 : + 15 %. (Insee 2021)
La population de La Réunion est estimée à 857 800 personnes au 1ᵉʳ janvier 2021. Sur la période récente, elle croît en moyenne de 4 200 habitants par an (+ 0,5 % par an). Sa croissance est légèrement supérieure à celle de la métropole, mais nettement plus faible que par le passé : + 1,8 % par an entre 1990 et 1999 et + 1,4 % par an entre 1999 et 2010. En effet, le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, est moins élevé qu’au cours des deux décennies précédentes et le solde migratoire est devenu déficitaire. Sur la période récente, la croissance de la population de l’île repose uniquement sur celle du solde naturel.
L’espérance de vie se stabilise
L’espérance de vie à la naissance est stable en 2020 pour les hommes (77,3 ans) comme pour les femmes (84,6 ans). En métropole, elle a baissé en 2020 du fait de la pandémie de la Covid-19. Cependant, l’espérance de vie y reste plus élevée, de 1,9 an pour les hommes et de 0,7 an pour les femmes. L’espérance de vie des hommes est quasiment stable depuis dix ans (+ 0,5 an entre 2011 et 2020), alors qu’elle a progressé de 1,4 an pour les femmes.
En lien avec la tendance à la hausse de l’espérance de vie, la population réunionnaise vieillit : en 2021, 19,2 % de la population réunionnaise a 60 ans ou plus, contre 9,5 % vingt ans plus tôt. Elle reste cependant jeune par rapport à la population de la métropole et des Antilles : ainsi, les moins de 20 ans forment 30 % des habitants de l’île et sont encore près de 1,5 fois plus nombreux que les seniors. En métropole, les seniors sont presque aussi nombreux que les jeunes (27 % de la population contre 24 %).
Source : Insee 2020
Une forte baisse des mariages en lien avec la crise sanitaire
En 2020, le nombre de mariages diminue fortement à La Réunion (- 30 %), comme en métropole (- 31 %). Les restrictions liées à la crise sanitaire de la Covid-19 ont naturellement fortement pesé sur l‘organisation des mariages. En effet, les célébrations de mariages ont été interdites durant le confinement de mars à mai, puis autorisées, mais avec une stricte limitation du nombre d’invités. De nombreux mariages ont ainsi été annulés et des projets de mariages reportés.
Le risque de décès demeure plus élevé à La Réunion
En raison de la jeunesse de la population, le taux de mortalité reste inférieur sur l’île à celui de la métropole (6,0 ‰ contre 10,0 ‰). Cependant, si la population réunionnaise avait la même structure par sexe et âge que la population métropolitaine, le risque de décès y serait supérieur, tant pour les moins de 65 ans que pour les plus âgés.
Les décès sont plus nombreux parmi les hommes : en 2020, 2 800 hommes sont décédés, contre 2 300 femmes. L’écart de mortalité entre hommes et femmes est plus marqué à La Réunion qu’en métropole : en 2020, 7,0 hommes sur 1 000 sont décédés, contre 5,1 femmes sur 1 000 (respectivement 10,4 ‰ contre 9,7 ‰ en métropole). Les hommes meurent aussi plus jeunes : la moitié des hommes réunionnais avaient moins de 71 ans au moment de leur décès en 2020, contre 80 ans pour les femmes. En effet, alcoolisme, tabagisme et accidents sont plus fréquents chez les hommes et augmentent leur risque de décéder prématurément.
Par ailleurs, la mortalité infantile reste à un niveau élevé à La Réunion : en 2020, 84 nourrissons sont décédés avant leur premier anniversaire, soit 6,6 décès pour 1 000 enfants nés vivants. Ce taux est presque deux fois plus élevé qu’en métropole (3,5 ‰). Cela pourrait s’expliquer par des conditions socio-économiques moins favorables sur l’île, davantage de facteurs à risque pesant sur les grossesses, et une entrée plus tardive des femmes enceintes dans le parcours de santé prénatale.
La mortalité infantile ne baisse plus à La Réunion depuis le début des années 1990, tandis qu’elle est stable en métropole depuis 2005. Elle y est cependant un peu moins élevée que dans les autres DOM : 7,5 ‰ en Guadeloupe, 7,2 ‰ en Martinique, 9,5 ‰ à Mayotte et 8,2 ‰ en Guyane.
Source : Insee 2021
Quelques données économiques
L’économie réunionnaise résiste au 1ᵉʳ trimestre 2021 aux nouvelles mesures de restriction sanitaires mises en place à partir de février. Ainsi, l’emploi salarié continue de croître (+ 1,0 % après + 1,3 % au trimestre précédent), soit une création nette de 2 600 emplois. Le secteur privé porte l’essentiel de cette croissance (+ 1,4 %), en particulier dans les services aux ménages et aux entreprises, la construction et l’industrie. Cependant, certains secteurs souffrent des mesures de restriction, en premier lieu l’hébergement-restauration.
En effet, la fréquentation touristique est de nouveau en berne à partir de février (motifs impérieux pour voyager). Pour autant, dans l’hébergement-restauration comme dans le commerce ou les transports, secteurs les plus exposés aux restrictions induites par la crise sanitaire, l’emploi résiste grâce au recours aux dispositifs d’activité partielle. En lien avec la bonne orientation de l’emploi salarié, le chômage se stabilise au 1ᵉʳ trimestre et concerne 18 % de la population active, soit une part moindre qu’avant la crise. Bien qu’un peu moins nombreuses que le trimestre précédent, les créations d’entreprises se maintiennent à un niveau très élevé.
Source : INSEE 2021