Les neurosciences affectives et sociales sont des sciences très récentes, (21è siècle) qui étudient ce qui se passe au niveau du cerveau quand nous sommes en relations avec les autres et quand nous éprouvons des émotions. Elles nous aident à mieux comprendre l’enfant et nous éclairent sur les conditions nécessaires à l’épanouissement de l’être humain. Elles nous disent qu’il est essentiel d’avoir une relation de qualité avec les enfants et les adolescents, c’est-à- dire une relation chaleureuse, empathique, soutenante et de les aider à « travailler » leurs émotions pour que leur cerveau se développe de façon optimale.
Toutes les relations vécues par l’enfant ont une influence extrêmement importante pour son devenir. Durant ses premières années de vie le cerveau de l’enfant est particulièrement fragile, immature et malléable expliquant les véritables tempêtes émotionnelles qui peuvent le submerger. Il n’est pas capable de réguler ses émotions et de s’apaiser seul. L’ambiance dans lequel l’enfant est élevé, à la maison, à l’extérieur, ses expériences relationnelles remanient son cerveau en permanence, et jouent un rôle essentiel sur le développement de ses aptitudes affectives et intellectuelles.
Quand les adultes comprennent la fragilité émotionnelle de l’enfant et sont soutenants, bienveillants, ils aident son cerveau à maturer et très progressivement l’enfant régulera mieux ses émotions. A l’inverse, une attitude dure, rigide, des humiliations verbales, physiques, tout ce qui fait peur, stressent l’enfant, freinent le développement global de son cerveau intellectuel et affectif et peuvent entrainer des troubles du comportement : anxiété, agressivité, dépression.
Quand les enseignants développent leurs compétences socio-émotionnelles (connaître ses émotions, comprendre leurs causes, savoir les gérer, savoir entretenir
des relations satisfaisantes et résoudre les conflits), eux-mêmes se sentent mieux, plus compétents et leurs élèves progressent sur tous les plans : personnel, social, intellectuel.
Catherine Gueguen est pédiatre à l’Institut hospitalier Franco-britannique (Levallois- Perret) depuis 27 ans. Spécialisée dans le soutien à la parentalité, formée en
haptonomie et en communication non violente, elle anime aussi des groupes de travail pour les médecins, psychologues, éducateurs, sages-femmes sur l’aide et le
soutien à apporter aux parents.
source : Académie de La Réunion