Une population jeune et en plein accroissement
Au 21 août 2012, 212 600 personnes habitent à Mayotte. Entre 2007 et 2012, la croissance de la population reste soutenue (+ 2,7 % par an en moyenne), mais s’atténue par rapport aux années antérieures. Elle est due intégralement à l’excédent des naissances sur les décès. Plus de la moitié de la population a moins de 18 ans, faisant ainsi de Mayotte le département le plus jeune de France. Le solde migratoire reste négatif : les jeunes Mahorais notamment émigrent de plus en plus pour poursuivre leurs études ou s’insérer professionnellement. La part de la population de nationalité étrangère se stabilise autour de 40 %. Près de quatre étrangers sur dix sont des mineurs, nés à Mayotte, qui pourront accéder à la nationalité française à leur majorité. (Source : Balicchi J., Bini J.-P., Daudin V., Actif N., Rivière J., «Mayotte, département le plus jeune de France», Insee Première n°1488, février 2014)
1. | Source : Insee — Estimations de population (résultats provisoires arrêtés fin 2015). |
2. | Source : Insee — PNUD- 2006 |
3. | Source : Insee — recensement 2012 |
4. | Source : dans l’attente des dernières estimations |
5. | Source : AFD — novembre 2012 — données 2005 |
6. | Source : CEROM, Banque mondiale, in Rapport annuel IEDOM 2013 |
7. | Source : selon l’INSEE, recensement 2012. Ce taux est estimé à 19.6 % selon l’INSEE — enquête emploi 2014. Voir |
〉 Le CDR accompagne les acteurs œuvrant dans les politiques de cohésion sociale et urbaine de Mayotte, en particulier ceux de la politique de la ville.
〉 Réelle structure d’appui aux territoires, l’association conseille, outille et accompagne un réseau d’acteurs composé d’élus, de professionnels, d’associatifs et d’organismes privés.
〉 Elle offre des espaces de débat, de formation, d’échange d’expériences sur les politiques de développement social urbain.
La population mahoraise est issue d’un métissage entre les populations d’origine bantoue et les différentes vagues d’immigration, principalement malgache. L’île se caractérise par une très forte densité : 430 habitants au km² contre 107 pour la France entière. La population est de plus en plus concentrée autour d’un pôle urbain, Mamoudzou, chef lieu de l’île qui absorbe plus de 45 000 habitants (28% de la population totale).
La natalité élevée et l’immigration, essentiellement clandestine, en provenance des îles voisines, sont à l’origine de cette croissance démographique très importante : le taux d’accroissement annuel moyen enregistré entre les deux derniers recensements est de 4,1 %. Cette population est marquée par le drame de l’immigration clandestine : un habitant de Mayotte sur trois est un étranger en situation irrégulière, c’est-à-dire au moins 50 000 personnes. (Sources : mayotte-online.com et ilemayotte.com)
En savoir plus :
〉 Présentation du Département de Mayotte — CNFPT
〉 Mayotte, département le plus jeune de France — INSEE
Mayotte, terre de traditions
La religion musulmane, implantée à Mayotte depuis le XVème siècle, occupe une place majeure dans l’organisation de la société. 95 % des Mahorais sont d’obédience musulmane et de rite sunnite, mais leur pratique de l’islam est modérée.
Le droit coutumier inspiré du droit musulman et des coutumes africaines et malgaches s’applique aux seuls Mahorais ayant conservé leur statut personnel, comme le permet l’article 75 de la Constitution. La loi du 11 juillet 2001 relative à Mayotte maintient l’existence de ce statut civil de droit local et précise les possibilités d’y renoncer au profit du statut civil de droit commun. (Sources : ilemayotte.com)
En savoir plus : Découverte de Mayotte
Une famille matrilinéaire
La femme a un rôle clé dans la société mahoraise. Elle est le pivot de la famille, est responsable de la gestion du budget et de l’éducation des enfants. La famille matrilinéaire est un système de filiation dans lequel chacun relève du lignage de sa mère. Cela signifie que la transmission, par héritage, de la maison, des noms de famille et titres passe de mère en fille. Le cadi est le juge et le dépositaire du droit coranique. Il règle les litiges de propriété et de droit civil. A Mayotte le cadi et le Grand cadi – qui dirige la « Cour suprême » de la justice musulmane. (Sources : mayotte-online.com et ilemayotte.com)
En savoir plus :
〉 La famille mahoraise traditionnelle
Une famille sur deux a trois enfants ou plus à Mayotte en 2012
En 2012, 36 000 familles avec au moins un enfant mineur vivent à Mayotte. La moitié d’entre elles ont trois enfants ou plus, soit trois fois plus qu’en France. À Mayotte, 30 % des familles sont des familles monoparentales, ce qui n’exclut pas qu’elles soient souvent des familles nombreuses. Près de 4 000 mineurs, dont la moitié sont de nationalité française, vivent sans leurs parents. Ces mineurs sont jeunes, un sur quatre ayant moins de six ans. Ils sont majoritairement hébergés par un membre de la famille. À l’âge où la scolarité est obligatoire, un quart d’entre eux ne sont pas scolarisés. (Source : Emmanuelle Clain, Insee)
En savoir plus :
〉 Une famille sur deux a trois enfants ou plus à Mayotte en 2012 — INSEE
〉 Bénéficiaires de prestations sociales enfance et famille à Mayotte au 31 décembre 2013 — CNFPT
〉 Petite enfance, enfance et adolescence à Mayotte — ORS OI Déc. 2017
9800 naissances domiciliées à Mayotte en 2017
En 2017, 9 760 enfants sont nés de mères domiciliées à Mayotte, soit le plus haut niveau jamais enregistré. Le nombre de naissances continue d’augmenter, mais deux fois moins qu’en 2016. Les trois quarts des enfants nés en 2017 ont une mère de nationalité étrangère, comorienne pour la plupart. La moitié ont un père de nationalité étrangère. Six bébés sur dix ont au moins un de leurs parents français. Les naissances se concentrent dans la maternité de Mamoudzou, qui rassemble 70 % des accouchements. Mais 4 % des accouchements ont lieu hors maternité, une part bien plus élevée qu’ailleurs en France. À la naissance de leur enfant, les mères sont plus jeunes que dans les autres territoires français ; parmi elles, 5 % sont mineures. (Source : Sandrine Sui-Seng, Claude Touzet, Insee)
En savoir plus :
〉 INSEE Flash n°72 — Septembre 2018
La société de Mayotte en pleine mutation
Les mobilités sont très prégnantes à Mayotte et recomposent la population : en 2015, plus d’un adulte sur deux vivant à Mayotte n’y est pas né. Les natifs d’Anjouan sont les plus nombreux (30 %). Quatre résidents sur dix, âgés de 18 à 79 ans, sont ainsi de nationalité étrangère, la moitié d’entre eux étant en situation administrative irrégulière. L’émigration est également forte. En 2012, aux mêmes âges, 26 % des natifs de Mayotte et résidant en France vivent en dehors du département, et même 45 % des 18–24 ans. Par ailleurs, 30 % des adultes nés à Mayotte, et qui y résident, ont déjà séjourné plus de six mois en dehors de l’île. Le modèle familial mahorais repose sur deux fondements essentiels : le mariage et ne fécondité élevée. Mais avec la généralisation de la scolarisation et notamment celle des femmes, les schémas traditionnels évoluent. Les solidarités familiales constituent un ciment essentiel de la cohésion de la société mahoraise. Dans un contexte de forte précarité, l’entraide financière régulière y est deux fois plus fréquente que dans les autres DOM. En outre, quatre personnes sur dix apportent une aide non financière à leur entourage, tout particulièrement pour la garde d’enfants ou pour aider les personnes âgées. [Source : Claude-Valentin Marie (Ined), Didier Breton (Université de Strasbourg/Ined), Maude Crouzet (Ined), Édouard Fabre, Sébastien Merceron (Insee)]
Dès le plus jeune âge, beaucoup d’enfants vivent sans leur père
À Mayotte, la proportion d’enfants qui ne vivent qu’avec leur mère est forte dès le plus jeune âge : c’est le cas d’un quart de ceux âgés de moins de deux ans, contre moins de 10 % en métropole. En revanche elle augmente relativement peu avec l’âge des enfants (figure 8). Cette proportion est deux fois plus élevée pour les enfants dont la mère n’est pas native e Mayotte. La différence est en partie liée aux effets des trajectoires migratoires. Après 6 ans, 7 % à 9 % des enfants vivent dans un ménage sans aucun de leurs parents. La majorité d’entre eux vit avec d’autres membres de leur famille et dans des ménages dont le chef de famille n’est pas né à Mayotte. Mayotte étant le département le plus jeune de France, l’éducation représente un enjeu crucial. Or les infrastructures scolaires ne sont actuellement pas suffisantes pour répondre aux besoins, ce qui contraint quatre enfants sur dix de 7 à 10 ans à suivre une scolarité alternée, le matin ou l’après-midi. Cette proportion est moindre pour les enfants dont la mère est native de Mayotte (trois sur dix).L’éducation scolaire à Mayotte est aussi marquée par la place importante encore occupée par l’école coranique, que fréquentent entre 70 % (pour les enfants de 3 à 6 ans) et 90 % (pour les 7 à 10 ans) des enfants. [Source : Claude-Valentin Marie (Ined), Didier Breton (Université de Strasbourg/Ined), Maude Crouzet (Ined), Édouard Fabre, Sébastien Merceron (Insee)]
En savoir plus :
〉 Migrations, natalité et solidarités familiales
Les politiques sociales à Mayotte
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〉 Population légale de Mayotte en 2017